In October 2012, I traveled to India to cover the Jan Satyagraha, the protest of 50,000 landless peasants who marched from Gwalior to Delhi to demand a fairer land and agrarian reform.
On this occasion, I took the train with two friends. We put six hours to travel the 321 kilometers that separate Delhi, the Indian capital, from Gwalior, in the state of Madhya Pradesh. I made this trip in second class, in a system that has three classes and in a society where social inequalities are similar to the country’s size: gigantic.
I discussed with a young couple of doctors, full of love, hope and ambitions, both for them and for their country. I met a man twenty-five years of soldier who was on leave. Another young man who, although didn’t speak a word of English, insisted to take me to his cabin and ask me for money. I was moved by a young vendor, who should not have more than twelve years and looked at me with a look full of strength, dignity and a deep vulnerability. Another look, that was playful and surprised, the look of a child running through a row of cabins.
On the train, and at each stop, India’s contrasts were ever more striking. Here, a cow putt around dignity in a station. There, two men walk hand in hand, beyond Western virilist clichés. Everywhere these are hyper-connected people who talk to their relatives and friends in neighboring towns or in the other side of the planet. The train plunges into the night with the world inside it.
En octobre 2012, je me suis rendu en Inde pour couvrir la Jan Satyagraha, la marche de près de 50.000 paysans sans-terre qui marchèrent de Gwalior vers Delhi pour exiger une réforme agraire et foncière plus juste.
A cette occasion, j’ai pris le train avec deux de mes amis. Nous avons mis 6 heures pour parcourir les 321 kilomètres qui séparent Delhi, la capitale indienne, de Gwalior, dans l’état du Madhya Pradesh. J’ai fait ce voyage en seconde classe, dans un système qui en compte trois et dans une société où les inégalités sociales sont similaires à la taille du pays : gigantesques.
J’ai pu discuter avec un jeune couple de médecins, pleins d’amour, d’espoir et d’ambitions, tant pour eux que pour leur patrie. J’ai croisé un homme de vingt-cinq ans, soldat de métier qui était en permission. Un autre jeune homme qui, bien que ne parlant pas un seul mot d’anglais, à insister pour m’emmener dans sa cabine et me demander de l’argent. J’ai été ému par un jeune vendeur ambulant, qui ne devait pas avoir plus de douze ans et qui m’a regardé avec un regard empli de force, de dignité et d’une profonde vulnérabilité. Un autre regard, espiègle et étonné celui-là, celui d’un enfant qui parcourt une rangée de cabines.
Dans le train, ainsi qu’à chaque arrêt, les contrastes de l’Inde se faisaient chaque fois plus saisissants. Ici, une vache vadrouille dignement dans une gare. Là deux hommes marchent main dans la main, au-delà des clichés virilistes occidentaux. Là encore ce sont des gens hyper-connectés qui discutent avec leur parents et amis dans les villes voisines ou à l’autre bout de la planète. Le train s’enfonce dans la nuit avec le monde à l’intérieur de lui.